Lorsque je parle d’Agilité culturelle, la plupart de mes interlocuteurs disent à quel point cette compétence est essentielle dans un environnement interculturel. Pourtant, ces mêmes personnes supposent souvent qu’elles possèdent déjà suffisamment de connaissances pour contourner à travers les obstacles de la communication interculturelle. Quand on n’est pas conscient de son manque de connaissances, c’est un angle mort.
Imaginez une équipe internationale travaillant sur un projet avec des membres de différents pays, dont les Pays-Bas, le Japon et le Brésil. Lors d’une réunion d’équipe, un membre de l’équipe japonaise, Ichiro, présente une idée et sollicite des retours. Sa collègue néerlandaise de l’équipe, Anna, répond immédiatement : “Je pense que ton idée a besoin de plus de travail. Elle n’est pas bien pensée.”
Du point de vue d’Anna, la réponse est directe et constructive. Cependant, Ichiro juge les commentaires de sa collègue comme étant grossiers et agressifs.
Dans ce scénario, les différences culturelles concernant la communication directe jouent un rôle important. Anna n’était peut-être pas consciente de l’impact de son feedback sur Ichiro.
Reconnaître et gérer ses angles morts est crucial pour favoriser des interactions efficaces au sein d’équipes interculturelles. Cet article explore comment Anna, Ichiro, mes interlocuteurs… et nous tous pouvons identifier nos angles morts et développer des techniques pour les surmonter, tout en améliorant notre Agilité culturelle.
Pour identifier les angles morts, nous devons d’abord reconnaître l’influence de nos filtres culturels. Nos croyances, valeurs et présomptions sont profondément enracinées. Elles ont un impact sur notre communication et nos comportements. Reconnaître les préjugés culturels qui façonnent nos perceptions nous aide à devenir plus attentifs aux angles morts potentiels.
Observez la façon dont votre culture est décrite et de ce que vous pouvez en apprendre. Réfléchissez aux blagues ou aux stéréotypes dont fait l’objet votre culture. Analysez ce qu’ils révèlent et ce qu’ils interprètent de façon erronée. De plus, parcourir des livres sur votre culture peut être révélateur.
Cultiver l’Agilité culturelle nécessite de faire sienne la curiosité et de maintenir une ouverture d’esprit envers les cultures. Plutôt que de juger, efforcez-vous d’être sensible aux différentes perspectives.
Une approche constructive pour améliorer la communication consiste à remettre en question ses hypothèses, à écouter activement ce que les autres disent, à poser des questions ouvertes et à rester ouvert aux feedbacks, fussent-ils déplaisants.
Ichiro pourrait accepter sa réaction émotionnelle face aux commentaires d’Anna. Il pourrait également prendre en compte que les cultures – et les individus – ont différentes façons de gérer les feedbacks. Par ailleurs, Ichiro peut considérer qu’il y a quelque chose à apprendre de la réponse d’Anna.
En adoptant cette approche, Ichiro peut identifier son angle mort dans sa communication interculturelle et combler les différences plus consciemment.
Afin de découvrir les angles morts, il est important de prendre le temps d’analyser les pratiques culturelles et les normes des personnes avec lesquelles nous interagissons. Ceci comprend :
. comprendre leurs modes de communication préférés : direct/indirect, comme dans notre exemple
. indices non verbaux : considérer que le rôle du silence diverge d’une culture à l’autre
. coutumes sociales : comment la hiérarchie est respectée.
En vous familiarisant avec les schémas de communication et la gestuelle, vous pouvez éviter les malentendus et améliorer la compréhension interculturelle.
Encouragez des conversations sincères et ouvertes sur les erreurs de communication ou les malentendus potentiels.
Ichiro pourrait surmonter son aversion pour la communication directe en mentionnant ses sentiments : « Anna, je sais que tu as l’intention de contribuer positivement à notre projet. Pourtant, quand tu dis : “Ce n’est pas bien pensé.”, je me sens frustré. J’apprécierais si tu pouvais mentionner de quelle manière je peux apporter plus de clarté, ou apporter une touche plus innovante, ou tout ce qui te semble important. Tu sais, en travaillant avec dans cette équipe, j’ai appris que dans ma culture, on préfère un mode de communication moins direct. A ton avis, c’est quoi un feedback efficace ? »
En méta-communiquant ( c’est-à-dire en parlant de la communication) et en sollicitant différentes perspectives, Ichiro prend conscience de son angle mort ( la communication indirecte) et le surmonte pour favoriser une conversation constructive avec Anna.
Identifier et surmonter ses angles morts dans la communication interculturelle est un voyage continu qui nécessite une conscience de soi, de la curiosité et une volonté d’apprendre.
Pour remédier à leurs angles morts, Anna et Ichiro doivent reconnaître et comprendre les différences culturelles en jeu. Anna peut apprendre à adapter son style de communication en fournissant plus de contexte et en encadrant ses commentaires d’une manière qui maintient l’harmonie et respecte les antécédents culturels d’Ichiro. Ce dernier, d’autre part, peut apprendre à exprimer ses opinions avec plus d’assurance tout en tenant compte de la communication qui prévaut dans son environnement international.
En reconnaissant et en appréciant ces nuances culturelles, les membres de l’équipe peuvent combler le fossé en termes de communication, établir des relations plus solides et favoriser un environnement de travail plus inclusif et efficace.
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Tenir un journal permet aux leaders inclusifs de développer l’autoréflexion, l’intelligence émotionnelle et l’Agilité culturelle. En écrivant régulièrement, les dirigeants perçoivent mieux leurs préjugés, améliorent la prise de décision et créent des environnements inclusifs. Cela transforme leur approche, menant à un changement organisationnel positif et à une culture porteuse de respect et de collaboration.
Du 7 au 9 juillet 2023 dans le Poitou
